Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/285

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ILERDA _ '281 C reconquérir l'Italie propre. César, ce semble, l’avait prévu, ' ` et tout d’a.bord il avait pris sesprécautions dans la Pénin- . sule. L’un de ses meilleurs lieutenants, le tribun du peuple Marc Antoine, y commandait au titre de propré- teur. · Les ports du sud-est, Szpuntum 1, Brundisium,' _ · Tarente (on craignait un débarquement sur ces divers points), avaient une garnison de trois légions. Quintus Hortenslus, le fils dégénéré du fameux orateur?, rassem- . blait des vaisseaux dansles eaux tyrrhéniennes: Publius · Dolabellaîi formait dans 1’Adriatique une deuxième flotte. ‘ [Santa Maria di Siponto, à un kilomètre au sud de Manfre- _ d0nia.] __ ‘ . ‘ [V. p 251, n. 2.] . ‘ ‘ [Le gendre de Cicéron, aussi dépravé que Curion,·sans racheter, comme lui, ses fautes par l‘éclat du talent. P. Cornelius Dolabella, de la gens patricienne Cornelia, fort jeune encore est membre du collége des quindecemuirs (sacris faciundis: 703) : il accuse ` 51 av. J.-C.. _ App. Claudius (consul en 700), pour crime de majesté et de so, brigue. — laui—même, Cicéron l'avait défendu avant.son départ pour.la Cilicie : on ne lui reprochait rien moins que des crimes capitaux, meurtre, attentats honteux, etc. (V. la ll· Philipp. de Cic. 3, 4-: a puero pro deliciis crudelitas fuit, etc,). A peu de temps de là, ayant su gagner les bonnes grâces de Terentia, il épouse Tullia · . (elle 'était sa troisième femme) malgré la vive répugnance du grand orateur, qlui ensuite se met à,l’admirer, et l’aide à régler ses dettes. Mais ientôt il recommence ses excès et se jette dans le parti de César. Cicéron en soulïre d’abord, puis s’en accommode. « Il aura un appui dans l'aulre camp. n _ _ Après Pharsale, Dolabella reviendraà Rome, ou, toujours perdu de dettes, il passe aux plébéiens, comme avait fait Clodius, en se faisant adopter par Gnœus Lentulus, Tribun du peuple en 706, il 48. propose la radiation totale des dettes, pendant que César est retenu ‘ dans Alexandrie (v. infra, ch. XI). De là. des tumultes sanglants. — . César l’emmène ensuite en Afrique et en Espagne. ll lui avait promis Ie consulat pour l’an 710; à sa mort, Dolabella, faisant cause com- 44. mune avec les- meurtriers, prend les insignes consulaires. ll n’a encore que 25 ans, et n’a point passé par les charges antérieures. ll renverse l’autel de César et la colonne qui lui est dédiée sur· le Forum : il précipite de la roche Tarpéienne ou fait clouer sur la · croix les fanatiques venus pour sacrifier au dieu assassiné la veille; et ces férocités républicaines lui valent l’éloge du parti. Bientôt, il A se fait donner la Syrie pour province : mais avant de s’y rendre, il passe par la Grèce, la Macédoine et l’Asie Mineure, pillant partout. ll fait tuer Trébonius, le proconsul d`Asie (février 711), recommence 43- ses extorsions, et enfin est déclaré ennemi public. En Syrie, il trouve Cassius, arrivé avant lui, qui l'assiége et le fait tuer dans . Laodicée. Tullia avait divorcé, alors qu’elle était enceinte, `