Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/307

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I · IPHARSA LE 303 ' qui, décrivant une ligne courbe vers le sud-esl;,·va pareillement .vers la mer : entre la chaine principale et . son prolongement secondaire, s’étend une petite plaine ·» fermée jusqu’aux récifs du rivage. Là Pompée alla planter son camp; et quoiqueséparé de Dyrrachium par les _i Gésariens,.·du côté de terre, il restait par sa Hotte. en ` ' communication constante avec la place; il en tirait ‘ facilement eten abondance tous les approvisionnements dont il avait besoin. Quant aux Gésariens, malgré les · forts détachements qu’ils lançaient dans le pays derrière _ , ‘ eux, malgré tous les efforts de leur général, leurs _ hommes du train ne marchaient pas régulièrement, tant s’en faut, et par suite les munitions ne leur arrivaient _ point à heure tixe : de la la gene et la souffrance : au lieu du blé de froment, nourriture habituelle des troupes, il leur fallait souvent vivre de viande, d’orge ou même de racines J. César veut avoir raison de Yobstination passive de son flegmatique rival. Il occupe tout le cercle cam ' ` des hauteurs qui environnent la plage où campe Pompée. Il annulera ainsi la cavalerie ennemie, supérieure à la sienne; il pourra sans crainte opérer contre Dyrrachium, _ ou encore il obligera Pompée à se battre ou même à · ‘ [V. supra p. 291. — La viande ne venait qu'en ordre tout secondaire dans l'alimentation du soldat romain, César · le dit plu- sieurs fois (pecora, quod secundum poterat inopiœ esse subsidium (B. c. I, A8, devant llerda) : pecore... erctremam famem suslentarent (B. Gall. 7, 17 : devant Avaricum. — V. aussi Tacit. Annal. 14, 24). Devant Dyrrachium, le soldat s’estimait heureux, quand au lîeu » d’orge ou de légumes, il avait de la viande à manger (pecus vero.', · magno in honore habebant. B. civ. 3, L7). ll se nourrissait même alors d'une racine trouvée dans les travaux, la chara', triturée avec du lait, en forme de pain (ibid. 48). L’énergie et la dure· sobriété du soldat de César étonna Pompée, qui s'écria, en voyant ce pain_ , d'herbe « qu’il avait alïaire à des bêtes sauvages r Suet. Cœs. 68). · ' , Et ce même soldat, a son tour, faisait vœu, on l'a vu, de se nourrir ’— , de l'écorce des arbres, plutot que de laisser Pompée s'échapper (B. ` c. 3, 49).] _ _ · ( _ ' [Les uns y voient la crambe lartaricafchvu marin de Russie); d'autres le earum carvi, de Linné: enfin selon Pline (I1. nat. 19, 8, 144), il s’agirait (ici du lagteran, ou lampsane commune, que le soldat chantait dans les poésies _ 8 Càmp. _ »