Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/328

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, _ 324 · LIVRE V, CHAPITRE X _ ~ semble qu’il aurait dû comprendre que qui a mis la main sur la couronne ne peut plus rentrer dans l’ornière de la vie commune, et' qu’ayant manqué le but, il n’y a plus de place pour lui ici—bas. Non qu’il se sentit le cœur trop fier pour demander merci au vainqueur, celui-ci . étant assez magnanîme peut-être pour ne point le repbus- A I ser : loin de la, j’estime plutôt qu·’il était au-dessous d’une _ telle pensée. Soit qu’il ne pût prendre sur lui de s’aban+ . ` donner et César, 'soit que, comme toujours, hésitant, — ballotté et voyant mal clair au milieu de ses indécisions I ` _ continuelles, déja il se reprit al’espoir quand s’efi`acait la - première et immédiate impression du désastre de Phar- ·-·* sale: il voulut, lui aussi, continuer la lutte et s’en aller ' _ la _porter sur un autre théâtre .`_' _ ·Résultats 'Ainsila guerre rentrait dans sa même route sanglante: mîm“i'°”‘ quoi que tit César pour apaiser ·la fureur de ses adver- saires ou diminuer leurznombre, sa prudence, sa modé- L ration étaient en pure perte. Cependantlcs chefs du parti avaient pour la plupart combattu à Pharsale, et quoique sains et saufs, tous, a l’exception de Lucius Domitius Ahe- -» nobarbus, tué dans la déroute, ils s’étaient dispersés et · , n’avaient pu seconcerter en commun sur le plan a suivre ` dans la future campagne. Les uns fuyant par les sentiers . . déserts des montagnes de Macédoine et d’Illyrie, les ` autres avec le secours de la flotte, ils ûnirent par se ' rejoindre a Corcyre, où Caton commandaity les réserves. ' _¤ispmi¤¤ Là se tint, sous sa présidence, une sorte de conseil de · p‘lf;p‘§Q§; _' guerre ou assistaient Métellus Scipion, Titus Labienus, · Lucius_ Afranius, Gnœus Pompée le iils, ct d’autres · encore: on ne put s’entendre, soit a cause de·l'absence ` ' du général et de l’incertitude cruelle ou l’on était sur. son sort, soit a cause des divisions même du parti. Chacun ' s’en alla de son coté, avisant au mieux de ses intérêts . propres ou de ceux de la cause. Véritables fétus de paille V surnagcant encore, auquel fallait-il se rattacher? Lequel · tiendrait le plus longtemps s_ur l’eau ?—Le choix était difficile.