Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/338

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

restés à cheval sur. la chaîne des montagnes ; et ils vont peupler les Iles Britanniques, ou on les retrouve aujourd’hui dans le Pays de Galles, dans l’Écosse du nord, dans l’Irlande, dans les Iles du Canal et les Hébridesou Iles de l’Ouest (Western Islands).

Ils appartiennent, disons-nous, au type caucasique, tout le prouve. Leur tête est conformée comme celle des Aryas ; la région de l'occiput est prolongée ; les mâchoires sont peu proéminentes; le nez est étroit, le plus souvent aquilin ; la bouche est petite; les lèvres sont minces ; le menton rond ; les yeux grands, armes de sourcils arqués. Nous ne relevons ici que les caractéres les plus ordinaires, et abstraction faite des diversités locales.

Sous le rapport de la langue, les mêmes conclusions s’imposent. Les données fournies par les Latins et les Grecs ; les idiomes plus modernes et partant fort dégradés ou mêlés des Bas—Bretons et des Gaéls de la Grande-Bretagne, de l’Irlande et de l’Ecosse, nous enseignent l’incontestable et commune origine des Celtes. Leur langue appartient a la famille des langues à flexion, c’est-à-dire de celles qui ont franchi d’un bond. ou parcouru la période monosyllabique et la période de l’agglutinalion, ou les époques de l’organisme purement élémentaire (J. Grimm, Origine du langage). On remonte facilement, « en suivant les lois de la permutation des consonnes, » du celte au sanscrit et à l’Iranien. Chez les Celtes, on retrouve dans le pronom, dans la conjugaison des verbes, et ailleurs, les caractères marqués de la langue indo-européenne (A. Maury, la Terre·et l’Homme. — Langues celtiques, p. 503 et s. — Ad. Pictet, Afflnitd des langues celtiques avec le sanscrit, 1837. - W. Edwards, Recherches sur les langues celtiques, 1844).

Ajoutons que les flots de l’immigration celte ayant successivement déposé leurs apports dans l’ouest, et que les peuples celtes s’étant mélés au sud et au nord avec des éléments tout divers, il en ressort que l’on a distingué parmi eux des


‘ Nous constatons d’ailleurs, par les témoignages de César, de Strabon, parmi les anciens, et d’accord avec tous les auteurs modernes, qu’il existait des différences marquées, et dans la conformation physique (traits du visage, couleur des cheveux, stature, etc.) et dans la langue, différences qui ne permettent pas de confondre les Kymris ou Galls proprement dits et les Belges ou Galls du nord. Ils constituent évidemment deux rameaux divers d’une même souche (Cœs.B.g. 1.1.- Strab.4,1.).