Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/49

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` GUERRE DES GAULES >_ 45 le Romain le poursuit, et franchit la rivière en vingt- · ` ` ` quatre heures, ce que les Helvètes, intacts encore, n’ont ‘ pu faire en vingt jours. Ceux—ci, à la vue de l’armée romaine au-delà de la Saône et sur leur dos, sont con- ' traints à changer de direction, et cessant de se porter à · l’0uest, ils tournent vers le_nord, dans la pensée, peut- être, que César nîosera pas les suivre jusqu’au centre des Gaules, et qu’une fois abandonnés à eux-mêmes, il leur sera facile de reprendre leur directioni Quinze jours durant, les légions les suivent à la distance d’à peine` ' · 4 mille [2 lieues]!, leur marchant sur les talons pour ‘ ` ainsi dire, et guettant l’occasion de les attaquer à-belle , et de les anéantir. L’occasion ne se présenta pas: si lent et ` _ _pénible qu’était leur progrès, lesHelvètes surent se garder: 'A _ ils avaient des vivres en abondance, et connaissaient · exactement par leurs espions tout ce qui se passait dans _ le camp romain. Les légions, au contraire, commençaient à souffrir 2 elles manquaient du nécessaire, surtout depuis . ' le jour ou les Helvètes ayant quitté les bords de la Saône, _ ` les convois par eau avaient cessé. La disette était du fait ` u des Eduens, qui avaient promis des approvisionnements à César : les deux armées se mouvant encore sur leur _ territoire, .impossible de ne pas suspecter leur mauvaise » foi. Enlîn la cavalerie des Romains, nombreuse pourtant (elle ne comptait pas moins de 4,000 chevaux), ne pouvait _ 4 inspirer confiance :`on s’en rendra assez compte, en sachant qu’elle était presque tout entière formée de ` — contingents gaulois, éduens pour la plupart, et ceux-ci ` sous le commandement de Dumnorix, l’ennemi notoire de Rome. César avait en eux des otages plutôt que des 4 soldats. Il pouvait croire qu’ils s’étaient fait battre exprès · dans une récente rencontre avec la cavalerie plus faible des Helvètes, et que c’était d’eux encore qu_e l’ennemi I ' tirait tous ses renseignements sur llétat des choses dans , ‘ [Non amplius quinis aut genis mïlibus, Bell. Gall. 1. T5.] ` `