Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/56

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-52 LIVRE V, CHAPITRE VII I encore, séparés qu’ils étaient des Gaulois par leur nationa- lité, et de leurs compatriotes par leur intérêt à se mainte- nir intacts dans leurs nouvelles demeures :·dans·leur iso- ` lement, pouvaient-ils autre chose que se rattacher à l’em- ` `pire central de Home? Selon sa règle invariable, César préféra donc l’ennemi vaincu à l’ami douteux, et, laissant les Germains établis par Ariovist à l’ouest du fleuve, làoù ' ils se trouvaient postés, les Triboques autour de Stras- bûuïgs les Némètes dans le pays de Spire, les Vangions . dans celui de Worms, il les préposa ât laidéfense de la ' frontière rhénane contre leurs compatriotes de 1‘estî. Quant aux Suèves, qui sur le Rhin moyen menaçaient la . contrée des Trévires, aussitôt qu’ils eurent la nouvelle du désastre d’Ariovist, ils reculèrent dans l’intérieur de l’A1lemagne : mais,.en passant, ils recurent de rudes c - _ A coups des populations avoisinantes, ` La rmnum Cette première campagne eut des suites incommensu- du Rhin. . . . , . . rables, et qui se sont fait sentir durant plus d un millier A d'années. Le Rhin va devenir la frontière de l’Empire romain, du côté de la Germanie. En Gaule, où la nation » ` ne savait plus gouverner ses destinées, Home, jusque là n’avait dominé que sur la côte du sud, pendant qu’au nord les Germains, depuis peu d’années, tentaient de s’établir. Mais par l’événement de la guerre récente, il ‘ A était décidé que la Gaule tout entière, et non une partie seulement, allait échoir à la suprématie de Rome, et que _la frontière naturelle du grand Ileuve de l’est deviendrait ‘ Telle est la version la plus simple et la plus véritable peut-être · · ' sur les origines de ces établissements germaniques, Qu’Ariovist eût . ` déjà appelé ces peuples sur la rive gauche, c’est bien ce·qu'il faut` croire, puisqu'ils comlîattirent avec lui (Bell. Gall., 1, 51), et qu’avant lui on ne les connaissait pas : que César les ait laissés là où 'il les trouva; c’est ce qu’on peut induire de l’ofï`re qu'il·avait faite à Ariovist de les tolérer dans les Gaules (ibid., 1, 35, 43), et encore de ce que plus tard on les retrouve dans le même pays. César ne dit rien, après la bataille, de tous ces arrangements pris ‘ par lui, parce qu’il'garde le silencele plus absolu sur tous les _ · détails de l‘organisation .à laquelle il donna ses, soins ,dans .les ‘ Gaules.. _ ` .