Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/145

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` ' _VIElLLE REPUBLIQUE; NOUVELLE MONARCHIE 1,33 ` . fortunes colossales de tous ces prodigues emportés par le. · A ` torrent ;.et chez ceux-là mêmes qui ne faisaient que·sui- ' vre par nécessité ou convenance, l’aisance« fondee sur` le · plussolide patrimoine s'en alla à vau—l’eau. La candida- V ture consulaire devint pour. les grandes maisons la route. ordinaire de la- ruine: il en faut dire autantdes jeux, des A ‘ folles constructions, des autres coûteuses recettes de la vie _ de plaisir, Les richesses étaient princieresymais voici que · _ les dettes, dettes de princes aussi, les dépassent. César, , —` tout actif déduit, était, en·692, en face dfun passif de 62 av. 3.-0. 25,000,000 HS (4,900,000 that. = 7,425,000 fr,). Marc Antoine à 24 ans devait· 6,000,000 HS (460,000 that. = ` - · 4,725,000 fr.), et 44 ans aprés 40,000,000 HS (300,000 .,‘ t/zal. = 44 ,250,000 fr.). Curion devait 60,000,000 HS (4,500,000 t/zal.` = 46,875,000 fr.); et‘Milon 70,_000,000 ` _ ns (5,500,000 t/tal. = 20,625,000 fr.). Cette vie dissipa— · . ` trice au premier chef du monde élégant de ltome reposait toutesurle crédit, et le `fait est la qui atteste qu'un 'jour , les candidats consulaires se firent en empruntant une telle concurrence que l’intérêt s’éleva d’un seul coup a Rome, de 4 à 8 0/0. Au lieu d’amener à son heure un réglement, ' une liquidation quelconque, ensuite de quoi sa situation · demeurait clairement établie, Vinsolvabilité du débiteur,

était,·jusqu’au bout, masquée et atermoyée 1 au lieu d'a« · ·

liéner ses biens, et surtout ses biens-fonds, il continuait d’emprunter, de se donner des airs de richard, jusqu'au ( jour où la ruine éclatait bruyamment, oula déconfiture = · ` · s’ouvrait scandaleuse, comme pour Milon, dont lescréan- _ ` · ' ciers ne touchérent qu’un peu plus de 4 0/0 de leurs cré< ancesliquides. Perturbations rapides, courant d’un bond de la richesse à la banqneroute, cspritde vertige érigé I en systeme, toutvcela ne profitait qu’au banquier rusé et _ 1 froid, qui sait donner et refuser à son _l18l.1l`8` l’ouverture S . · de crédit, La détresse financiere arriva promptement au A point ou nous l’avons vu déja, au plus périlleux moment t ' de la crise sociale du vv siécle; les propriétaires fonciers _