Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/176

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164 LIVRE V, CHAPITRE XI _ naire, il marchait suivi dn? maître d’éeole hellénique, conquérant, lui aussi, En sa manière. On le rencontre de bonne heure, ce maitre, enseignant la langue des Grecs · [ sur les bords du Guadalquivir : à Osca, les jeunes cspa- _ 'gnols apprenaient le grec aussi bien que le latin. Les · hautes études à Bome n’étaient point autre chose que la `prédication, en langue italique, _du grand Évangile de E l’art et des mœurs des Hellènes, et les Hellènes auraient été mal Venus E1 protester autrement que tout bas contre u l’audace modeste des conquérants latins civilisateurs, rtransportant chez les barbares de l’0ccident ce même Evangile affublé du costume de leur idiôme romain. ' · _ Depuis longtemps déjà, Rome, et Rome seule, était pour ‘ tous les "Grecs l'épée et le bouclier de l’bellénisme 2 ils invoquaient Rome en tous pays, là même et lE1 surtout ou le sentiment national se maintenait plus pur et plus fort, sur les frontières barbares ou la nationalité courait des — dangers, E1 Massalie, sur les rives septentrionales de la ` — mer Noire, sur l’Euphrate etile Tigre. Et ·Pompée lui- _ même, en bâtissant des villes au fond de l’Orient, n’avait- il pas repris l’œuvre d’Alexandre de Macédoine, inter- rompue durant de longs siècles? La pensée d’un empire _ italo-grec, double par la langue, un par la nationalité, i n*était point nouvelle, autrement elle eut été une faute; r I mais de la pensée flottante encore, _arriver a la nette conception ; mais réunir d’une main sûre tous les faibles · essais dispersés, c’était la une œuvr·e grandiose, et ee fut W l’œuvre du troisième et du plus grand politique de la , · 'démocratie romaine. ‘ Lc, ,,,,10,,,,],,6, _ Il y avait une condition première et essentielle au nivel-

  • "“°""“°'**°’· lement politique et national du monde. Cette condition

n’était rien moins que le maintien et l’extension des deux peuples à qui appartenait en commun l’empire et par suite le refoulement aussi rapide que possible 'des races barbares, ou appelées barbares, placées à coté d’eux. Outre les Bomains‘etles'Grecs, peut-être convient-il de mentionner