Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/178

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t66 'LIVRE V, CHAPITRE Xl — antipathie toute particulière contre cette race foncièrement orientale, contre ses opinions 'et ses mœurs insolites_ I Quoiqu'il en soit, et.si peu réjouissante figure que fit le judaïsme dans le triste tableau du sièele, il n’en constitue pas moins un élément historique considérable, trouvant la loi de son developpement dans le cours naturel des choses, et que le vrai politique ne pouvait ni méconnaître ni com- battre. Gésar, a l’exemple d’Alexandre, son devancier, aima mieux, autant que faire se pouvait et en parfaite con- naissance de cause, lui prêter aide et assistance. Par la · , fondation de la communauté juive d’Alexandrie, le Macé- donien avait fait §p0ur la nation presque autant que son roi David, en édifiant le Temple de Jérusalem : César, ât son tour; appela les Juifs et· il Alexandrie et à Rome par la concession d’avantages et de priviléges spéciaux; il - protégea notamment leur culte contre l’intolérance des _ prêtres locaux grecs -et romains I. Non que ces deux grands hommes eussent jamais songé a traiter la natio- nalité judaïque comme l’égale des nationalités hellénique ou italo-hellénique. Mais le Juif n’est point un Occidental, il n’a point reçu le don de Pandore dulgénie politique. _ Indifférent a la forme de l’État, il abandonne aussi diffi- cilement ce qui fait le fonds de son caractère national, qu’il accepte sans peine le costume d'une autre nationa- lité, et se soude jusqu’à un certain degré a tous les peuples _ étrangers. N’était-il point, si on le peut dire, créé expres pour avoir sa placedansl’Empire, dans cet état bâti sur les ruines de cent états divers ayant eu leur_ vie propre, dans cette nationalité nouvelle en quelque sorte abstraite, aux angles et l’avance émoussés? Le Judaïsme, dans l’aneien ‘ [Joseph. Amiq. 14,_8-10. Ils avaient rendu des services àftésar, q durant le campagne <l’Egyple. Cesar les avait veugés de Pompée, le `· destructeur de leur temple (VI, p. 292). Parmi les privilèges doutils jouirent, du fait 'de Cesar, Joseph mentionne la' remise_•lu tribut de la 7" année ou année sabbatique, dans laquelle ils ne semaientni ne reeueillaient. — Enlin il- leur avait laissé batir une synagogue sur le Tibre (Jos. Anliq. 14, 3-5, et Philo. lag ad Gai. 2;]