Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/84

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` 72 LIVRE V, CHADITB-E Xt · · vue ramenée à d’étroites limites 2 elle s’inclinait devant l’appel au peuple (provocatio), devant le vote et l’avis du sénat. ' Pour l’empereur toutes lcs barrières tombaient. Réwblmement Disons-le d_’un mot:. l'empire nouveau, c'était la restau- de la Roynuté. . , . , . ' · , ration de la royaute antique. Ln quoi, en etïet, lc consul ' ditïérait-il du roi de Rome, si ce n’est dans le ressort · délimité quant au temps et au lieu, dans le partage du c pouvoir avec un collègue, et dans la coopération du conseil · sénatorial ou du peuple exigée parla loi en.certains cas (ll, pp. 7 et s.)? Il n'est aucun des traits de la monarchie nouvelle qu’on ne retrouve dans l’ancienne: concentration ' _ dans la main du prince des pouvoirs suprêmes, militaire, ` judiciaire et administratif t suprematie religieuse dans la cité: droit de décréter avec force de loi : le sénat abaissé au rang de simple conseil d’Etat, le patriciat et la prefec- . ture urbaine ressuscités! Enfin, dans la constitution impériale de César, exactement comme dans celle de Cromwell et de Napoléon, la quasi-hérédité revêt une forme spéciale, et le monarque, par l'adoption, peut se _ nommer un successeur. Mais ce ne sont là que de sim- .ples analogies : entre la royauté de Scrvius Tullius et l’empire césarien, la similitude, pour qui va au fond des choses, est plus frappante encore. Les rois de Rome, si absolus qu’ils fussent, n’en étaient pas moins à latôte d’un peuple libre: ils étaient les protecteurs nés— du , `_ simple plébéien contre la noblcsse. De même, Cesar ne ` · . venait point pour donner congé à la liberté, mais bien pour lui donner son complément; et tout d’abord il brisait _ l’intolérable joug de l’aristocratie. ' Pourtant qu’on ne s’étonne pas de le voir, comme un · curieux d’antiquités politiques, allant chercher à 500\ans _ ' en arrière le modèle de son nouvel état. Puisque dans tous les temps la magistrature suprême ai Rome était restée la royauté, limitée par une foule de lois spéciales, il faut ' . · , bien reconnaitre que la notion du pouvoir royal ne s’y était _ 'point non plus effacée. En des-temps divers, à des points