Page:Monavon - La Sœur de charité, paru dans le Bulletin de l'Académie Delphinale, 1876.djvu/3

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Dédaignant tous les biens que le vulgaire envie,
« Jonchant vos saints parvis des roses de ma vie,
« Je ne veux plus sentir, puisque c’est votre loi,
« Vivre en moi que l’amour, l’espérance et la foi !… »


II.


Elle s’abrite loin du monde
Dans le silence du saint lieu,
Comme un cygne qui dort sur l’onde,
Cette douce fille de Dieu !

Dans l’ombre d’un chaste mystère,
Dérobant sa virginité,
Plus rien ne l’attache à la terre,
Plus rien… hormis la charité…

Quel charme divin l’environne,
Lorsque, agenouillée à l’autel,
Son humide regard rayonne
Des pures extases du ciel !…

Sa joue, à la rose mystique,
Emprunte un reflet de pudeur ;
À son front, le lys séraphique
Attache un nimbe de candeur…

Mais qu’elle est plus touchante encore,
Lorsque au chevet de pleurs noyé,
Où la fièvre brûle et dévore,
Elle fait veiller la pitié !…