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CONCLUSION

bution vengeresse de la Divinité ? Peut-être ! Mais tout de même, vous agissez comme n’y croyant pas. Cependant, « la mort chante dans la voix apaisante des cloches ; elle frissonne aux pétales du cimetière, palpitant en la flamme tremblante des cierges dans la demi obscurité des chapelles ». On s’habitue au son de ces cloches des services funèbres, la foule passe empressée, noyée au sein des vagues des affaires absorbantes de la vie ; et quels souvenirs s’affaiblissant chaque jour, accorde-t-on à ceux qui sont partis hier, et surtout aux âmes qui souffrent depuis si longtemps !…

« Ô les cortèges funèbres des cités ! et que la mort est importune à l’impatience de la foule au travers de laquelle elle dresse sa barrière noire ! Ô les cimetières assiégés sans relâche du tumulte profane qui escalade leurs murailles et viole leur silence, les tombes sur lesquelles roule le flot brutal de la vie ! Et, s’il reste quelque sensibilité aux corps glacés, quelle souffrance de ne pouvoir, enfin, dormir en paix (A. Changeur) ! » Nous l’avons dit dès le début de ce livre, pourquoi oublier si tôt, et sans assombrir la vie, ne peut-on pas,