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CULTE DES MORTS ET

Que t’a prêté longtemps l’épouvante et l’erreur,
Ton bras n’est point armé d’un glaive destructeur.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Viens donc, viens détacher mes chaînes corporelles,

Viens, ouvre ma prison ; viens, prête-moi tes ailes ;
Que tardes-tu ? Parais ; que je m’élance enfin
Vers cet être immense, mon principe et ma fin !

Les cérémonies du temple étant achevées, elle conduit son enfant au lieu de son repos. Ce lieu s’appelle cimetière ; et cimetière veut dire dortoir : mot divin, mot révélateur, mot digne d’éternelles bénédictions. Nous appelons le cimetière, dortoir, dit la Bouche d’or de l’Orient, afin que vous sachiez que les morts ne sont pas morts, mais seulement endormis. Quelle consolation dans ce mot et quelle profonde philosophie ! Quand donc vous conduisez un mort au cimetière, ne vous désolez pas. Ce n’est pas à la mort que vous le conduisez, c’est au sommeil. Ce mot ne devrait-il pas suffire pour adoucir toutes les douleurs ? Le grand orateur a raison. Ce mot, non seulement console la nature, il donne encore à la douleur une dignité qui commande le respect et attire les sympathies. Connaissez-vous quelque chose de plus touchant, et à la fois de plus noble, que la conduite de saint Augustin à la mort de sa mère bien-aimée ?