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CIMETIÈRES CATHOLIQUES DE MONTREAL

Là, que fait l’Église ? Elle chante. Tandis qu’on n’aperçoit dans le temple que des images lugubres et qu’on n’entend que le bruit des larmes et des sanglots, l’Église chante, elle chante toujours ! Quel est ce contraste ? Une mère peut-elle chanter à la mort de ses enfants ? Et de toutes les mères, l’Église n’est-elle pas la plus aimante ? Quel est donc ce mystère ?

Les soins dont elle nous environne depuis le berceau, ne permettent pas d’en douter : l’Église nous aime, et son amour est d’autant plus vif qu’il est plus noble. Dépositaire des promesses d’immortalité, elle les proclame hautement en présence de la mort. S’il y a quelques larmes dans sa voix, il y a aussi de la joie. Plus heureuse que Rachel, elle se console et nous console, parce qu’elle sait que ses fils lui seront rendus. Ainsi, dans les larmes des parents, la nature gémit ; dans les chants de l’Église, la foi proclame. L’une s’attriste en disant : Mort ; l’autre se réjouit en répondant : Résurrection. C’est ce qui a fait dire à un fameux poète (Lamartine)

Je te salue, Ô Mort ! libérateur céleste,
Tu ne m’apparais point sous cet aspect funeste