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CULTE DES MORTS ET

prit avec lui Gilles, archevêque de Tyr, garde du sceau du roi, et Geoffroi de Beaulieu, son confesseur, de l’ordre des Frères Prêcheurs. Le légat dit au roi qu’il désirait lui parler en secret dans sa chambre, en présence des deux autres. À son visage sérieux, le roi comprit qu’il lui apportait quelque triste nouvelle. Il les fit passer de sa chambre dans sa chapelle, où il s’assit devant l’autel et eux avec lui. Alors le légat représenta au roi les grâces que Dieu lui avait faites depuis son enfance, entre autres de lui avoir donné une mère qui l’avait élevé si chrétiennement, et qui avait si sagement gouverné son royaume. Enfin, ne pouvant plus retenir ses sanglots et ses pleurs, il ajouta qu’elle était morte ! À cette parole, le roi jeta un grand cri, puis fondant en larmes, il s’agenouilla devant l’autel, et, joignant les mains, il dit avec une sensible dévotion : « Je vous rends grâces, Seigneur, de m’avoir prêté une si bonne mère ; vous l’avez retirée quand il vous a plu. Il est vrai que je l’aimais plus qu’aucune créature mortelle, comme elle le méritait bien ; mais, puisque c’est votre bon plaisir, que votre Nom soit béni à jamais ! » Ensuite, le légat ayant fait