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cimetières catholiques de montréal

tombe où repose l’être regretté : la femme et les enfants s’agenouillent et prient : le mari, tête nue, reste debout respectueusement, mais le plus souvent, vaincu par la douleur, il tombe lui aussi à genoux et mêle ses prières à celles de sa famille.

Puis se parlant à voix basse, comme si on ne voulait pas troubler le repos du cher mort, on fait la toilette du tombeau ; on enlève les couronnes flétries, on les remplace par celles qu’on vient d’apporter, et, après avoir jeté un long regard attendri sur ce tombeau chéri, on s’éloigne, non sans se retourner fréquemment pour adresser un dernier au revoir au défunt tendrement aimé.

Ici dans notre chère et catholique cité de Montréal (où l’univers entier vient de se tourner vers nous dans cette grandissime et inoubliable fête de l’Eucharistie), ce n’est pas seulement le jour des Morts où ce touchant tableau s’offre à nos regards, mais bien tous les jours durant la belle saison et surtout le dimanche où de pieuses caravanes se dirigent sans cesse comme un flot mouvant vers la montagne que l’on gravit leste-