Page:Mondou - Les cimetières catholiques de Montréal depuis la fondation de la colonie, 1911.djvu/6

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vous vous arrêterez subitement. Qu’y a-t-il ? Je vois vos yeux pleins de larmes ; vous sanglotez. Ah ! je comprends, vous êtes penché sur des tombes qui vous sont bien chères, celles d’un père, d’une mère, d’un époux, d’une épouse. Peut-être est-ce la tombe de votre meilleur ami d’enfance, de collège, qui vous a toujours tant affectionné, si bien compris ? Dites-moi, en avez-vous rencontré beaucoup comme lui depuis son départ ? Quel sérieux examen de conscience vous devrez faire en présence de ces tertres muets ! Je me trompe, une légère brise déferlant la colline, viendra agiter les feuilles des arbustes comme pour mêler aux vôtres les larmes des défunts chéris. En vous ressaisissant, vous vous demanderez : Combien d’aumônes ai-je faites, combien de prières ai-je dites ou fait dire pour le soulagement de ces chères âmes ? Ah ! il est donc bien vrai que je me suis contenté d’une mise en scène de douleur, de larmes banales et vite taries. — Entraîné par la passion, arrêté par le respect humain, engourdi par la négligence et les excès, un jour, peut-être, vous vous êtes complu dans le témoignage que vos larmes devaient être séchées ; que du reste,