Page:Mondou - Les cimetières catholiques de Montréal depuis la fondation de la colonie, 1911.djvu/7

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après le deuil d’exigence sociale, vous pouviez reprendre une vie plus ou moins vertueuse, pour le moins négligente, comme si, à côté de vos morts vous ne deviez pas un jour être étendu. Non, gravissez plutôt la colline, et contemplez cette forêt de croix, c’est le Credo d’un peuple de morts (Frank). En l’écoutant vous vous rappellerez l’émouvante prière de l’Église, lorsqu’elle appelle la miséricorde divine sur les trépassés « parce qu’ils ont cru, parce qu’ils ont espéré — quia speravit et credidit. » Oui, la visite des cimetières est une pratique pieuse, des plus louables ; je devrais dire un impôt, une dette sacrée attachés aux plus chers souvenirs des cœurs bien faits. C’est ce qui a inspiré un fameux écrivain français les lignes suivantes (Georges Montorgueil) : « À peine franchi le seuil des nécropoles, nous nous sentons en communion avec tous ceux qui reposent là, illustres ou anonymes, et qui ont passé avant nous, par cette porte ouverte sur l’éternité, où nous passerons. Même sans avoir compté, même sans avoir été de ceux dont les noms avant d’être gravés sur la pierre, le furent dans les mémoires, simplement parce qu’ils ont vécu, nous leur de-