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CULTE DES MORTS ET

de parenté entre le dernier champ de nos morts et ses environs. Vers la fin de décembre 1642, les travaux du fort de la Pointe-à-Callières étaient terminés, quand les eaux du fleuve montèrent tellement qu’elles menaçaient de tout détruire. (Rel. du Père Vimont, 1643.) M. de Maisonneuve planta sur la rive, à l’entrée du fort, une croix, s’engageant à la transporter sur la montagne si le malheur était détourné. L’attente fut bien pénible ; Dieu paraissait même sourd à la voix de son fidèle serviteur, quand enfin les eaux vinrent battre leurs dernières vagues sur le seuil du fort. Le jour de l’Épiphanie (1643), M. de Maisonneuve s’acheminait vers la montagne portant lui-même la croix sur ses épaules. La sainte messe fut célébrée à cette occasion par le Père Du Perron, de la Société de Jésus, et la Mère Bourgeois rapporte que, depuis ce temps, cet endroit devint un lieu de pèlerinages. (Écrits autogr. de la M. B.)

En traversant l’océan, M. de Maisonneuve avait entretenu la Mère Bourgeois de sa croix de la montagne. « Quand je fus arrivée, écrit-elle, M. de Maisonneuve, pour s’acquitter de la promesse qu’il m’avait faite de me mener sur la