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CIMETIÈRES CATHOLIQUES DE MONTRÉAL

montagne, détacha trente hommes qui m’y accompagnèrent. Mais les sauvages avaient ôté la croix. Affligée de ce méfait, la sainte fille, de retour au fort, s’employa auprès des ouvriers pour la reconstruire. « Ygmeoraé Mineine (fervent chrétien et charpentier très habile) avec quelques autres hommes, comme elle consigne le fait dans ses écrits autographes (Faillon-Montgolfier), et nous y fûmes trois jours de suite. La croix y fut plantée, ainsi qu’une palissade de pieux pour la clore. »

Ce lieu fut toujours cher aux colons, et du moment que les dangers disparaissaient, ils en reprenaient le sentier. La messe y fut célébrée souvent. « Il se rencontra un jour, rapporte la Mère Bourgeois (Écrits autogr.), que de quinze ou seize personnes qui y étaient allées, pas une ne pouvait servir la sainte messe. Mlle Mance fut obligée de la faire servir par Pierre Gadbois, qui était un enfant, en lui aidant à prononcer les réponses. Tout cela se passait avec bien de la piété. » M. de Maisonneuve, pour répondre aux pieux sentiments de ses colons, conçut le projet d’y bâtir une chapelle en l’honneur de la sainte Vierge, et il publia une ordonnance à cet effet le