Page:Mondou - Les premiers cimetières catholiques de Montréal et l'indicateur du cimetière actuel, 1887.djvu/32

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divine. Pour les exprimer dignement, l’Ancien et le Nouveau Testament lui ont fourni des textes admirables.


Après l’absoute, où le clergé se rend processionnellement autour du cercueil et l’enveloppe en quelque sorte de ses prières ; où l’eau sainte descend sur le défunt pour le purifier de ses souillures ; où l’encens répand ses parfums sur cette dépouille qui doit être un jour revêtue de l’immortalité, le prêtre, en récitant des prières, accompagne le corps jusqu’au champ de repos. Là, dans ce cimetière, où le mort vient reposer à l’ombre de la croix, a lieu la suprême séparation, séparation si douloureuse dont la religion seule peut adoucir l’amertume, en nous enseignant que ce tombeau si redouté ne reçoit qu’une enveloppe terrestre pendant que l’âme est déjà dans le sein de l’infinie miséricorde. Autour de la fosse, le prêtre récite sa dernière prière et donne la suprême bénédiction. Les parents éplorés font planter près de la tombe des ifs, des cyprès, témoignages de deuil ; ils y déposent des couronnes d’immortelles, emblèmes de l’incorruptible couronne ; ils y répandent les fleurs préférées du défunt, mais partout et toujours, ils y placent la croix : cette croix auguste et