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Page:Monneron - Poésies, 1852.djvu/149

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Alors, vous eussiez vu plus d’un blême visage,
Plus d’une main tremblante au gothique fauteuil…
Car l’un aimait l’argent, et l’autre son orgueil.
Lâches par habitude, et non par caractère,
Ils servaient des Bernois le despotisme austère.
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Qui sait ? Déjà Davel les changera peut-être !
Le conseil en ce jour semble tout lui promettre.
Sa voix semble répondre au cri de liberté :
Ô mon pays ! bientôt tu seras racheté !
Alors, que ton Léman sera pur et limpide !
Qu’il fera beau chanter sur ton rivage humide,
À l’heure où le soleil, penché sur le Jura,
Dans les brouillards pourprés mollement flottera.
En vain dans son sommeil la nature soupire ;
Ô fraîche liberté ! tu reprendras ta lyre !
Qu’une corde en vibrant résonne sous tes doigts,
Et la terre et les cieux répondront à la fois ;
Et la vague et le chêne, et la roche brunie,
Et le vallon caché rendront leur harmonie !
Tout reprendra couleur et parfum et concert !


Mais dans cette heure, hélas ! tout est morne et désert.