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I

Un voyageur.



Où va le soucieux poète,
Les yeux éteints, le front pensif ?
D’un pas chancelant et tardif,
Il s’éloigne en baissant la tête.

Puis, par degrés se ranimant,
Il vole, et monte en ce moment
Le rude sentier qui serpente
Parmi la mousse et les débris,
Dans les prés mouillés et fleuris
Qu’ombragent les bois sur la pente.

Plus haut encore il disparaît
Sous les voûtes de la forêt,
Et ses pieds, plus légers encore,
Parmi les rocs qu’il faut gravir,
Sous leur acier font rejaillir
Le feu dans cette nuit sonore.
Toujours plus rapide et vaillant