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AVANT-PROPOS

La Fontaine disait autrefois : « Si Peau-d’Ane m’était conté, j’en aurais un plaisir extrême. » M. Max Müller dit aujourd’hui : « Les nouvelles ont pris une des premières places dans les études qui font connaître le passé du genre humain. » Ces deux phrases montrent bien la différence entre les poètes du bon siècle et les érudits du nôtre ; les premiers allaient chercher leur plaisir dans les contes de fées, les seconds y vont chercher des documents.

Voltaire lui-même, qui avait tant de bon sens, regrettait les démons et les farfadets et s’écriait avec un soupir : « Oh ! le bon temps que celui de ces fables ! » Luther n’aurait pas donné pour un trésor les histoires merveilleuses qu’on lui avait racontées dans son enfance, et tous ces hommes, plus jeunes que nous et par