conséquent plus sages, ne cherchaient dans les contes d’enfants que des contes d’enfants. En Italie, Straparole les recueillait dans ses Nuits facétieuses et le Napolitain Basile, dans son Pentamerone, plus connu en Allemagne qu’à Naples même, avait tâché de noter non-seulement les narrations populaires, mais encore le dialecte de son pays. Avant d’être conquis par les Allemands, Basile fut pillé par Gozzi, Lippi, Wieland, peut-être même par notre Perrault, mais ce dernier point n’est pas établi encore. Un évêque de Biseeglie, monseigneur Pompeo Sarnelli, ne dédaigna pas d’écrire en napolitain une Posillicheide dans laquelle il rapporta cinq nouvelles racontées après un souper sur la colline de Pausilippe, par quatre petites paysannes et leur mère, avec beaucoup de vivacité et de naturel.
Jusqu’alors et longtemps après, on ne recueillait ces historiettes que pour s’amuser ; mais vinrent les frères Grimm qui prirent ces études au sérieux et commencèrent dans leurs Mærchen et dans leurs Sagen une véritable enquête sur la langue, l’esprit, la psychologie populaires ; ils firent école, et dans tous les pays du monde on voulut rechercher à leur exemple, écrire à leur manière, sous la dictée des gens du peuple, les traditions des rues et des champs.