Ce furent les Allemands qui les premiers exploitèrent
l’Italie ; la Sicile fut explorée avec
beaucoup de fruit par une femme de mérite,
Mme Laure de Gonzenbach. Les Italiens qui sous
l’ancien régime ignoraient et dédaignaient leurs
richesses, ne se sont guère mis à l’œuvre que ces
dernières années, mais ils l’ont fait avec leur
ardeur habituelle ; M. Vittorio Imbriani à Milan
et à Florence, M. de Gubernatis à Santo-Stefano,
M. Bernoni à Venise, MmeCoronedi Berti
à Bologne, et surtout M. Giuseppe Pitre en
Sicile ont exhumé des trésors que les frères
Grimm leur auraient enviés.
L’auteur du présent volume a passé en Italie la plus grande moitié de sa vie déjà longue ; il connaît plus ou moins les dialectes, les patois de la péninsule ; il peut compléter ou commenter par des recherches et des observations personnelles les volumineux recueils où il va puiser à pleines mains[1]. Il lui est donc permis d’offrir aux lecteurs français un livre d’instruction et de récréation nouveau pour eux et destiné à tout le monde : aux enfants toujours affamés d’histoires, aux mères qui ne savent plus où en chercher, aux curieux qui aiment les vieilles légendes,
- ↑ Particulièrement la Novellaja fiorentina de M. Vittorio Imbriani (Livourne, Vigo, 1877) - et les sept volumes, de la Biblioteca delle tradizioni popolari siciliane, per cura di Giuseppe Pitrè (Palerme, Pedone-Lauriel, 1870-1875).