Il est temps de quitter la Sicile et de passer le détroit.
C’est à Naples que nous devrions trouver le
plus de contes de nourrice. Un napolitain du XVIIe
siècle, Gian Battista Basile en avait recueilli cinquante
dans un livre précieux intitulé Pentameron ovvero Lo Cunto de li cunti, tratteuimiento de Peccerilli, imprimé pour la première fois en 1637 et souvent
réimprimé depuis lors, traduit en italien et de
nos jours en allemand par M. Félix Liebrecht. Mal gré
les censures de Galiani qui en trouvait le fond
stupide et la forme monstrueuse, ce Pentameron ou
le conte des contes, divertissement pour les petits enfants,
rendit célèbre le nom de Gian Battista Basile et son
anagramme de Gian Alesio Abbattutis ; les fées, les
ogres, les ogresses de l’ingénieux narrateur intéressent
encore aujourd’hui les savants. Par malheur,
Basile n’écrivait pas le dialecte, parlé ; il s’était fait
un patois de salon qui, s’enjolivant, avait perdu la
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Apparence
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V
LES CONTES — NAPOLITAINS — LE PENTAMERON DE BASILE — LA POSILLICHEATA — LES CHANTE-HISTOIRES — MAÎTRE MICHEL — COSIMO SALVATORE — LE CYCLE CAROLINGIEN,
À NAPLES.