Page:Monod - Jules Michelet, 1875.djvu/26

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tidiennes, où il mettait le meilleur de son âme. Elle seule pourra nous le faire bien connaître, dire ce qu’il a été et ce qu’il a voulu, les aspirations idéales et les émotions profondes dont ses écrits n’ont pu être que l’incomplète révélation. Quant à la critique de ses œuvres, ce n’est point au lendemain de sa mort qu’elle pouvait être faite ; elle pouvait l’être moins par moi que par tout autre. Ses livres m’ont trop puissamment ému, je l’ai personnellement trop connu et aimé pour que mon jugement put être impartial et pour qu’il me fut possible de signaler ses défauts et ses erreurs ; mes travaux, d’ailleurs, et les tendances naturelles de mon esprit m’entraînent dans une direction trop différente de la sienne pour qu’il me fût permis de me poser en disciple et de répondre en son nom aux critiques et aux attaques dont il a été l’objet.

Je n’ai voulu que rendre hommage à la mémoire de Michelet ; hommage qui