Page:Monod - Portraits et Souvenirs, 1897.djvu/19

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II DÉDICACE.

modestes essais à côté des études approfondies, ou vous avez montré que l’érudition s’allie admirablement à la plus fine sensibilité artistique et à la plus large compréhension philosophique de l'àme humaine et de l' histoire ; mais j'ose pourtant vous les offrir, parce que vous y reconnaîtrez, j’espère, des manières de penser et de sentir qui répondent aux vôtres et comme une parenté d’âme. Dans les Portraits que fat tracés, j'ai parlé, surtout, du talent ou du génie de mes modèles, mais je me suis attaché en même temps à faire voir leur caractère» Il est plus nécessaire que jamais, dans un temps d’affaissement, de décomposition morale comme celui où nous vivons, de rappeler les liens étroits qui unissent le caractère au talent. Vous avez récemment, en rendant hommage à Pasteur, parlé en termes magnifiques des rapports entre la science et la morale. On oublie trop aujourd’hui quelle place tient la moralité dans toutes les œuvres humaines dignes d’admiration et de durée. On a dit avec raison que la question sociale est avant tout une question morale. Ce qui est vrai de la question sociale, l’est aussi, à des degrés divers et sous des formes diverses, de la politique, de l’art, de la science. La valeur du caractère entre pour une grande part dans les succès de l' homme d’État, dans la beauté des ouvres de l’artiste, dans la portée des recherches du savant. Tous les chefs-d’œuvre que l’humanité admire d’âge