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Page:Monod - Renan, Taine, Michelet, 1894.djvu/113

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Carré-Demailly, moins en vue du maigre traitement qu’il recevait, qu’à cause du profit intellectuel qu’il trouvait à enseigner. Plus tard, sa nomination de professeur à l’École des beaux-arts fut une des grandes joies de sa vie.

En rentrant à Paris, il ne retrouvait pas sa famille. Sa sœur aînée était mariée au docteur Letorsay. Sa mère et sa sœur cadette étaient retournées à Vouziers. Elles ne purent venir le rejoindre qu’un an plus tard. Taine vécut seul, dans des hôtels garnis, d’abord rue Servandoni, puis rue Mazarine. Il prenait ses repas dans un restaurant de la rue Saint-Sulpice, fréquenté par des ecclésiastiques, ne voyait presque personne et travaillait avec acharnement.

En quelques mois ses deux thèses, le De Personis platonicis et l’Essai sur les Fables de La Fontaine étaient achevées, et le 30 mai 1853, il était reçu docteur à l’unanimité après une brillante soutenance. M. Wallon lui avait bien reproché de pousser trop loin son admiration pour la morale antique et de méconnaître la nouveauté et la supériorité du christianisme ; M. Garnier avait découvert dans l’Essai sur La Fontaine un venin philosophique caché ; M. Saint-Marc-Girardin avait pris contre le candidat la défense des hommes et des bêtes, de Louis XIV