Aller au contenu

Page:Monod - Renan, Taine, Michelet, 1894.djvu/12

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rapports qui existent entre leurs écrits et leur vie, la nature de leur influence, les idées et les sentiments qui les ont inspirés.

Quelques personnes se sont étonnées que j’aie pu parler avec une sympathie presque égale d’écrivains aussi dissemblables que le furent Michelet, Renan et Taine ; et que j’aie mêlé si peu de critiques à l’exposé que j’ai fait de leurs idées. Elles auraient aimé me voir indiquer les points sur lesquels je me sépare d’eux et les motifs de mon dissentiment. Je n’ai point pensé qu’il importât beaucoup au public de connaître mon sentiment personnel sur les questions religieuses, philosophiques et historiques que Taine, Renan et Michelet ont abordées et résolues chacun à leur manière. Si je croyais devoir le dire, je le ferais directement, et non sous forme de réfutation des idées d’autrui. Je crois d’autre part avoir suffisamment indiqué, bien qu’avec discrétion, les points sur lesquels ces grands esprits me paraissent avoir donné prise à la critique. Je n’ai point caché le tort qu’une sensibilité et une imagination trop vives ont fait chez Michelet à la critique de l’historien et à l’observation raisonnée du savant ; la part de responsabilité qui lui revient dans ce culte aveugle de la Révolution française dont nous avons si longtemps souffert ; l’influence troublante que les