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d’amis. Après les Philosophes français, les articles de Sainte-Beuve dans le Moniteur[1], de Planche dans la Revue des Deux Mondes[2], de Caro dans la Revue contemporaine[3], de Schérer dans la Bibliothèque universelle[4], nous prouvent qu’il est désormais au premier plan parmi les hommes de la nouvelle génération littéraire. Renan seul pouvait lui disputer la première place, et Caro les attaquait ensemble dans son article sur « l’Idée de Dieu dans une jeune école », article habile et éloquent, violent sous des formes courtoises, qui fut considéré comme la réponse de l’école éclectique, et fut reproduit tout entier dans le Journal général (officiel) de l’Instruction publique. Les critiques ne s’accordaient pas très bien dans leurs tentatives pour caractériser les doctrines de Taine. La presse religieuse, dans sa vieille haine contre M. Cousin, parlait du livre avec faveur ; Schérer faisait de lui un pur positiviste, Planche, un panthéiste spinoziste, Caro un matérialiste. Planche prétendait qu’il exposait en rhéteur

  1. 9 et 16 mars 1857.
  2. Le Panthéisme dans l’histoire, 1er avril 1857.
  3. L’Idée de Dieu dans une jeune école, 15 juin 1857.
  4. M. Taine et la critique scientifique, 1858. Réimprimé dans les Mélanges de critique religieuse sous le titre : M. Taine et la critique positiviste.