Page:Monod - Renan, Taine, Michelet, 1894.djvu/218

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la liberté et la fatalité. Le christianisme commence la victoire de la liberté, la réforme la continue, la Révolution l’achève. Pour bien comprendre l’œuvre ultérieure de Michelet, il ne faut jamais oublier quels furent ses débuts, et que l’historien chez lui, comme le naturaliste, s’est toujours cru un philosophe.

Bien qu’il aille en 1825 en Allemagne réunir des livres d’histoire pour une étude sur Luther, et bien qu’il ait déjà fait le plan d’un ouvrage sur la Réforme et le XVIe siècle, c’est toujours la philosophie qui l’attire le plus. En 1829, quand on sépare les deux enseignements dont il était chargé, il demande de conserver celui de la philosophie. M de Montbel le contraint à se vouer exclusivement à l’histoire et même à l’histoire ancienne. Il se met à enseigner l’histoire romaine et du premier coup il conçoit une œuvre d’une rare originalité qu’il perfectionna dans un voyage à Rome au printemps de 1830 et dont la première partie, la République, parut en 1831. Il comptait y ajouter l’histoire de l’Empire, mais les circonstances vinrent encore ici disposer de lui. Après la Révolution de 1830, l’École normale fut rétablie sur son plan primitif, avec deux professeurs d’histoire, l’un pour l’antiquité, l’autre