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Page:Monod - Renan, Taine, Michelet, 1894.djvu/286

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prête à s’arrêter à chaque pas ! Un peu plus loin la tempête éclate :

« Le grand hurlement n’avait de variante que les voix bizarres, fantasques, du vent acharné sur nous. Cette maison lui faisait obstacle ; elle était pour lui un but qu’il assaillait de cent manières. C’était parfois le coup brusque d’un maître qui frappe à la porte, des secousses comme d’une main forte pour arracher le volet ; c’étaient des plaintes aiguës par la cheminée ; des désolations de ne pas entrer, des menaces si l’on n’ouvrait pas, enfin, des emportements, d’effrayantes tentatives d’enlever le toit. Tous ces bruits étaient couverts pourtant par le grand heu ! heu ! tant celui-ci était immense, puissant, épouvantable. »

C’est dans l’Oiseau que Michelet est arrivé à la pleine maturité de son talent d’écrivain, c’est là qu’il a pu le mieux exercer les qualités musicales et rythmiques de son style. Je n’en citerai que deux exemples. L’un sur l’alouette :

« Bien autrement puissante de voix et de respiration, la petite alouette monte en filant son chant, et on l’entend encore quand on ne la voit