Page:Monod - Renan, Taine, Michelet, 1894.djvu/301

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christianisme sont conçus dans un esprit hostile et injuste, et ne font pas ressortir ce que ces religions ont apporté au trésor commun des grandes idées et des grands sentiments de l’humanité. Enfin il a résumé dans Nos Fils ses idées pédagogiques, ses espérances et ses projets de réforme pour la France.

Il est très difficile de tirer des livres de Michelet une doctrine pédagogique précise, logique et aboutissant à des conclusions nettes. Il n’est ni un philosophe théoricien, ni un réformateur pratique ; il est un semeur et un excitateur d’idées, un prédicateur qui s’adresse au cœur et à l’imagination autant qu’à la raison. Il n’expose pas un système ; il exprime des aspirations, des désirs ; il ouvre des perspectives.

Le principe philosophique de toute sa pédagogie est l’idée de Rousseau, l’idée de la bonté foncière de la nature humaine. L’âme humaine naît innocente et contient en elle les éléments de tout développement intellectuel et moral. L’éducation ne doit pas être une contrainte, elle n’a pas pour objet de réprimer ou de châtier, mais de diriger l’homme dans ses voies normales, de le placer dans les conditions où il fera naturellement le bien ; l’instruction