ne doit pas être une chose étrangère qu’on impose au cerveau de l’enfant, elle est le développement normal des énergies naturelles du cerveau, à qui on donne à mesure les aliments nécessaires à leur croissance. Aussi Michelet fait-il une critique sévère de l’enseignement des écoles catholiques, aussi bien des écoles des jansénistes que de celles des jésuites, qui partent toutes de l’idée de la chute, et il s’attache à faire connaître et à développer les théories de Coménius, de Rousseau, de Pestalozzi et de Frœbel. L’enthousiasme de Michelet pour ce dernier et pour son élève, madame de Marenholtz, ce qu’il a écrit sur eux dans Nos Fils, ce qu’il disait d’eux dans ses conversations, a beaucoup contribué à la popularité qui s’est attachée en France au système de Frœbel, souvent plus admiré que connu.
Si le point de départ de l’éducation est la bonté naturelle de l’homme, le but de l’éducation est de former l’homme pour l’action. Voltaire, Vico, Daniel de Foë ont proclamé au XVIIIe siècle ce principe que l’homme est fait pour l’action, se sauve par l’action. Optimisme et liberté, tels sont les deux idées fondamentales de la pédagogie de Michelet. Mais il faut que cette liberté soit dirigée, que cette action