habitait, entre son père, la vieille madame Hortense et les pensionnaires, parmi lesquels était mademoiselle Rousseau qui devint, en 1824, sa femme, il vivait très retiré et solitaire, avec ses livres et ses pensées, se répétant le mot de l'Imitation : « Je me suis souvent repenti d’avoir été parmi les hommes, jamais d’être resté seul. » -- « J’achève l’apologie de Socrate, dit-il ailleurs, et je m’enfonce avec une joie sauvage dans la solitude et l’abstinence absolue. » -- « La plénitude du cœur ne s’obtient qu’avec le recueillement de la solitude. Les puissances de l’âme et de la volonté ne se rencontrent guère chez ceux qui se prodiguent ».
Sa discipline intellectuelle répondait à cette régularité de vie. Au milieu des occupations accablantes et mal rétribuées qui lui permettent de suffire à ses dépenses, il se fait à lui-même un plan de travail qu’il poursuit en dépit de toutes les difficultés, le manque de temps et le manque de livres. Il a noté, pendant onze ans, toutes ses lectures, choisies avec une méthode scrupuleuse. Avant tout il continue ses études classiques. Chaque mois, il lit un certain nombre d’auteurs grecs et latins ; il les traduit, car il considère la traduction comme une œuvre originale et le meilleur des exercices