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revenu temporel de Fentenay en réservant 24 prébendes pour les 23 personnes qui habitaient le couvent. Le prieur en avait deux.

Dans ces réserves, il est souvent question de poulets, chapons, canards, parce que depuis 1443 le Pape a permis à tous les religieux de l’Ordre de Cîteaux de faire gras quelques jours par semaine, à condition qu’ils n’auraient pas le poisson et la viande en même temps. Ne serait-ce pas l’origine de la restriction mise aux repas du carême et des jours de jeûne, de n’avoir pas en même temps du poisson et de la viande ?

Dès 1659, les moines ne pouvant supporter une vie entièrement dépendante de l’abbé commendataire, demandent le partage des biens de la mense conventuelle. Charles Ferrières de Sauvebeuf, avare et dur pour les religieux, repousse naturellement cette demande si justement fondée, et n’apporte aucune amélioration à leur traitement. Sur les réclamations pressantes des abbés de Clairvaux, un abbé commendataire consent enfin à un partage dans lequel il aura les deux tiers tandis que le reste sera réservé aux religieux. Ce partage un peu léonin dura le temps qu’il fallait pour en montrer l’injustice et tous les inconvénients. Il fallut procéder à un troisième partage plus raisonnable et plus équitable. Les biens furent divisés en trois lots. Le premier pour l’abbé, le second pour les religieux résidant au couvent, le troisième, pour l’entretien des bâtiments claustraux et de l’église. Chaque lot valait à peu près 5600 ou 5700 francs. (Pièces justif.)

L’abbé commendataire devait tout naturellement