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Page:Monographie de l'abbaye de Fontenay, seconde fille de Clairvaux.pdf/120

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en 1777, recommande la lecture spirituelle, l’examen de conscience, la charité, il défend le jeu, la chasse, l’entrée des femmes sous peine d’interdit, défend aux Pères d’aller dans les villages voisins et surtout à Marmagne et pour cause.

Cette restriction qui frappe spécialement Marmagne était inspirée par les procès que l’abbaye avait avec la commune pour le vol du Gros-Buisson et du Larris des Fours. Ce relâchement, à la vérité, réel, n’était cependant pas assez complet pour attirer sur cette abbaye un arrêt de mort, mais la haine des abbayes en général, la convoitise de leurs biens étant au paroxysme, ne firent point d’exceptions en faveur de l’Ordre de Cîteaux qui, entre tous, s’était maintenu le plus pur, tandis que la réforme devenait nécessaire et urgente pour les autres communautés. La cause de cette différence est dans la rigoureuse observance des statuts continuellement maintenus chez les Cisterciens par de solennels Chapitres généraux et surtout parce que Cîteaux se recrutait sans cesse par de jeunes néophytes d’une naissance élevée, et dont la vocation était plus sûre que celle des hommes de toute condition qui prenaient le froc dans les autres congrégations. (Mignard, Abbayes.)

L’emploi des revenus conventuels souleva de nombreuses disputes entre les religieux et leurs abbés commendataires. Dès la Commende, toutes les rentes étaient à la libre disposition de l’abbé, seulement il devait aux moines la pitance qui la plupart du temps était réservée sur la location des biens temporels ; la quantité, la qualité dépendaient un peu de la délicatesse du fermier. En 1574, Edmond de Laâge amodie le