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Page:Monographie de l'abbaye de Fontenay, seconde fille de Clairvaux.pdf/126

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faut prendre une décision definitive. Le prieur Grandvau réunit ses frères pour la dernière fois, leur adresse ses derniers conseils, les embrasse tous, et ils se séparent en chantant le cantique des exilés : « Super flumina Babylonis… flevimus cum recordaremur Sion » et chacun choisit le lieu de son séjour où il touchera ses 1000 francs de pension. Le prieur Grandvau se retire dans son diocèse, le procureur Dunod après avoir passé plusieurs années à Montbard, va à Melun où il se marie et devient maire de la ville ; son fils qui fut également maire de Melun, nous a donné ces renseignements. Dom Lemaître alla à Villaines-en-Duesmois, il eut la permission d’emporter de Fontenay des vases sacrés, pour remplacer ceux qui avaient été vendus ; Doms Roussel et Lemoult demandèrent l’incolat à Montbard, et Dom Fanon rentra dans sa famille, remplit les fonctions de vicaire pendant quelque temps, bâtit la cure actuelle avec les débris de Fontenay ; Dom Villier de Byans, canton de Roussières (Doubs), resta à Marmagne jusqu’en 1802 où il mourut. Dom Sébastien maître fut retiré de Dompierre en Morvant jusqu’en 1827, où il mourut laissant une réputation en honneur.

Ces derniers religieux pouvaient au moins venir de temps en temps jeter un coup d’œil sur la vallée de Fontenay, et soulager leur cœur en répétant le Flevimus cum recordaremur Sion.

Ainsi finit la vie religieuse à Fontenay. Au mois d’octobre 1118, elle avait commencé par le cantique « Ecce quam bonum et quam jucundum habitare fratres in unum » et six cent soixante-douze ans