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Page:Monographie de l'abbaye de Fontenay, seconde fille de Clairvaux.pdf/142

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honneurs de la table. Rois et ducs ne regrettaient pas une protection nominale donnée à une maison qui s’en montrait si reconnaissante. Dans ses grandes invitations, Butffon offrait fièrement au sybarisme de ses convives la truite de Fontenay envoyée bien à propos par un prieur qui, avec les Montbéliard, les Daubenton, préparaient au grand écrivain les matériaux de son histoire. À cette époque les prieurs prodiguaient un peu leurs truites, parce que l’usage de la viande était permis aux bénédictins plusieurs jours de la semaine ; c’est pour cela qu’ils avaient l’habitude de réserver 10, 15 ou même 40 chapons sur un bail du Pressoir. Dès ce moment les chapons valaient mieux que les légumes de la vallée.

La pêche appartenait exclusivement aux moines. Dès le xiie siècle, elle leur avait été donnée par les ducs et les propriétaires riverains. Ils ont toujours été sévères vis à vis ce droit de pêche. Un meunier de Semur ayant eu un procès pour la pêche, les habitants de Montbard prirent sa cause, essayèrent de prouver que le droit de l’abbaye n’était pas exclusif. Ce droit fut reconnu par les tribunaux, et une forte amende apprit aux délinquants qu’ils n’avaient plus la faculté de jeter leurs filets dans ce ruisseau. Cette sévérité s’exerçait encore a la veille de la révolution ; un sieur Marot de Marmagne et un Boussard furent condamnés pour avoir pris quelques écrevisses à la queue de l’étang de Choiseau.

Dès le xvie siècle, Paris avait déjà l’habitude de venir s’approvisionner de bois dans les forêts de Fontenay. De concert avec les marchands, les moines, creusèrent le canal des Marchands pour