Aller au contenu

Page:Monographie de l'abbaye de Fontenay, seconde fille de Clairvaux.pdf/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 12 —

ils demanderont les racines pour leur entretien. le ciel où ils iront recevoir la récompense de leurs mortifications.

Les nouveaux venus habiteront là douze ans qu’ils ne passeront pas dans l’oisiveté. Le miracle de saint Paul ermite ne se répété pas pour eux. Le pain providentiel n’est pas apporté chaque jour par un fournisseur céleste. Ils devront le demander à la terre. Aussi ils défrichèrent la vallée de Saint-Bernard et les Meuniéres où ils établirent leur clos potager. Pour défendre les légumes contre la dent des bêtes sauvages, ils élevèrent de hautes murailles dont on suit encore les traces sous les racines des hautes futaies ou dans les broussailles.

Semblables à la fleur odorante qui embaume tout ce qui croît autour d’elle, les saints religieux répandaient la bonne odeur de leurs vertus sur tous ceux qui les connaissaient ou les fréquentaient. Aussi bientôt les vocations furent si nombreuses que la vallée de l’ermitage devint tr0p étroite. Il fallut chercher un emplacement plus spacieux pour recevoir plus de postulants, et contenter tous les désirs qui se manifestaient. Ils descendirent un kilomètre plus bas dans l’endroit où sont actuellement les bâtiments de l’abbaye.

Cette place fut cédée gracieusement par Étienne de Bagé, 52e évêque d’Autun et par Rainard de Montbard, oncle maternel de saint Bernard.

Cette translation eut lieu en 1130. C’est ce qui occasionne une différence chronologique dans les auteurs qui ont parlé des commencements de Fontenay. Les uns en fixent la fondation en 1118,