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voûtées dans le palais qu’ils avaient bâti à l’entrée du monastère pour y venir se reposer des soucis de leur gouvernement, dans les plaisirs de la chasse, ou pour s’édifier aux vertus des religieux. (Dom Martène.)

La réputation de ces eaux dura jusqu’au xvie siècle, où la fontaine de Sainte-Reine commença à être plus connue et plus fréquentée, à cause de l’établissement de l’hôpital qui offrait aux malades plus de confortable que Fontenay. Dès ce moment le concours des malades se porta à Sainte—Reine à cause surtout de l’intercession de la sainte martyre qui donnait à sa fontaine une efficacité que n’avait plus celle de Fontenay. D’où venait cette vertu qui opérait des miracles ? De la composition naturelle des eaux, ou de la puissante intercession de la vierge martyre. Les croyants l’attribuaient à la prière de la Sainte ; d’autres à la nature des eaux. Cependant l’analyse faite en présence de Courtépée, en 1779, par Dom André Gentil, célèbre chimiste, prieur de Fontenay, démontra qu’elle était pure, légère, parce qu’elle ne contenait ni terre ni sélénite. Cette pureté la faisait demander par les grands. On en vendait 40.000 bouteilles à Paris, et les Cordeliers qui en avaient le monopole n’en livraient pas 2.000. (Hist. de sainte Reine par M. Grignard.)

Notre ermitage de Chastelun convenait bien pour sa destination. Caché par de hautes collines, enveloppé d’épaisses forêts, abordable d’un seul côté, il ne laissait aux religieux pour tout horizon qu’une petite langue de terre devant eux, et le ciel au-dessus de leur tête ; langue de terre à laquelle