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22e abbé

Évrard, 1350-1361

Sous cet abbé, Fontenay est à l’apogée de sa gloire, de sa prospérité ; ses désastres passés sont réparés, trois cents moines ou convers sont disséminés dans ses métairies. Il reçoit des frères de toutes conditions. Le pape Innocent VI commande aux évêques d’admettre à l’ordination tous les frères de Fontenay pourvu qu’ils ne soient pas rendus irréguliers par de trop grandes difformités corporelles[1]. Cette faveur avait déjà été accordée précédemment. Cette prospérité ne durera pas longtemps, de grands malheurs vont arriver à l’abbaye. Les Anglais, après leur victoire de Brion, s’emparent de Flavigny, consomment toutes les provisions, ravagent toutes les abbayes voisines et ne consentent à se retirer qu’à la condition qu’il leur sera donné une somme de 300.000 francs, ou livres Tournois[2]. Les évêques d’Autun, de Chalon, les abbés de Flavigny, de Saint-Bénigne, de Saint-Étienne de Dijon, de Saint-Martin d’Autun, de Saint-Pierre de Chalon, de Tournus, de Cîteaux, de Cluny, de Saint-Seine, de Maizières, de la Bussière, de Châtillon, de Moutiers-Saint-Jean, d’Oigny, de Fontenay, s’engagent à fournir cette somme, chacun selon les revenus de son abbaye. Cette convention onéreuse avait été faite à Guillon-sous-Montréal entre le roi

  1. Cart. Font. 56.
  2. Ansart. — Courtépée. IIIe vol. 626. — M. Petit de Vausse. Aval. 163. — Dom Plan, III vol.