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« et reconditum. Hoc fonte net si quis fugax mundi mali. »

(Delessatot montbarrensi mepartu fecit 1655.)

« Que regardes—tu, voyageur impatient de tout retard ? tu cherches le nom mystérieux de cette maison qui nage sur une onde cachée. Eh bien ! sache que cette maison ne nage pas en réalité, mais que ce sont les hommes qui l’habitent qui nagent. Si, fuyant le monde pervers, tu viens nager dans cette maison, tu auras son nom, Fontenay. » (Traduction de Théophile Foisset.)

Après les premières opérations d’assainissement, comme dans les fondations cisterciennes, on commence toujours par les tombeaux pour apprendre à mourir ; on fixa le lieu du repos dans le clos Saint-Bernard. On y construisit au milieu une petite église provisoire, afin que les religieux maçons eussent Dieu près d’eux pour l’adorer au milieu de leurs travaux sans être obligés de remonter jusqu’à la chapelle de l’ermitage.

Cette petite église dédiée à Saint-Paul existait encore au commencement du xvie siècle ; elle était devenue la chapelle des morts. Puis on commença les cloitres et les autres bâtiments qui y sont annexés. Le premier abbé, Godefroy, donna de vastes proportions à ces constructions en prévision du grand développement que devait prendre cette abbaye, et se retira ensuite à Clairvaux. Il avait besoin de saint Bernard.

Le cloître est plus ancien que l’église, son style est pur roman dans toute la sévérité de la première partie du xiie siècle, tandis que la maîtresse voûte de