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l’église a une pointe de gothique naissant, qui annonce la seconde moitié du même siècle. Il est adossé à l’église au côté du midi ; c’est un carré qui paraît parfait, quoique deux côtés aient deux mètres de plus que les autres. Chaque galerie est composée de huit travées. Ces galeries ne sont pas comme celles de certains cloîtres surmontées d’un étage, elles n’ont qu’un rez-de-chaussée couvert par des voûtes d’arête. Les travées qui lui donnent l’air et la lumière sont formées par des arcs, plein cintre, divisés par une double arcature supportée par des colonnes accouplées. Il y en a 250, et toutes ont un cachet qui les différencie des autres.

L’ensemble de l’édifice semble lourd d’abord, mais, quand on y circule, quand on l’examine dans ses détails, on s’aperçoit vite que tout est bien entendu, bien ordonné. C’est une architecture sévère, mais monumentale. C’est bien celle de l’école cistercienne, de cette école qui, lors des réformes imposées dans l’ordre de Cîteaux par saint Bernard, et sous l’influence du grand moine, donnera à tous ses édifices ce caractère de simplicité facile à reconnaître et remarquable par la force et la durée de la construction.

Ceux qui ont étudié dans notre Bourgogne les écoles d’architecture clunisienne et cistercienne, reconnaîtront aisément en voyant Fontenay, la manière de construire imposée par l’abbaye-mère de Cîteaux à ses filles.

Dans toute leur longueur les murs du cloître étaient ornés de peinture à fresque représentant des scènes bibliques ou les principaux personnages de