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Page:Monographie de l'abbaye de Fontenay, seconde fille de Clairvaux.pdf/45

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Les sires de Grignon demandent dans leur anniversaire trois messes chantées, la première de la sainte Vierge, la seconde du Saint-Esprit, la troisième des morts.

L’anniversaire d’un sieur Guéniot de Semur a un caractère d’originalité qui mérite d’être cité. Pour son service il donne son cheval, ses armes, ses chausses, sa couverture, ses habits, sa maison de Semur, une vigne à Chevigny pour le vin de la messe.

Il est inutile de rappeler les autres anniversaires du sire de Noyers pour son père Mile VIII, de Hugues de Thil, dit Peccatum, de Marie de Beaujeu, dame de Borboillot, de Mathieu d’Étais, de Jean de Châtillon, seigneur de la Roche et de Nolay ; il avait laissé une fondation aux Pères pour qu’ils allumassent deux cierges pendant le chant du Salve.

Outre ces soixante-trois anniversaires, les messes simples étaient si nombreuses qu’un abbé de Clairvaux dans sa visite fait un règlement pour conserver à Fontenay toujours vingt-cinq religieux prêtres afin d’acquitter les charges du couvent.

Dans ces siècles de foi où le salut était tout, seigneurs et manants disaient volontiers comme sainte Élisabeth de Hongrie : « Je donne les choses périssables pour obtenir les choses éternelles, » et échangeaient facilement quelque parcelle de terre ou donnaient quelques livres tournois pour avoir droit aux prières dans lesquelles on demanderait comme les sires de Quincy à J.-C. de « faire merci à l’âme, et de la peine la retraire. »