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Page:Monographie de l'abbaye de Fontenay, seconde fille de Clairvaux.pdf/49

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conclue avec les chanoines réguliers de Châtillon, une association de prières et de bonnes œuvres.

Quand un frère viendra à trépasser dans une communauté, les religieux de l’autre devront aussitôt faire l’office des morts pour le défunt et lui appliquer une part des bonnes œuvres de la communauté associée. Cette pieuse mémoire de prières existe encore entre toutes les maisons des Ursulines en France.

Ce saint commerce d’intérêts tout spirituels ne se traitait pas au moyen de lettres échangées entre les monastères. Deux religieux vénérables, les sandales toutes poudreuses, le bâton du pèlerin en main, allaient d’abbaye en abbaye, sollicitaient la bénédiction de l’abbé, puis déroulaient à ses pieds un long parchemin tout couvert de noms d’abbayes, de cachets d’abbayes, demandaient sa signature qui n’était pas refusée, et les anneaux de cette chaîne oraire enveloppaient la France entière.

Ces marques réciproques de confiance et d’amitié annoncent clairement que la paix régnait entre toutes ces maisons religieuses, qu’elles avaient le temps et la facilité d’employer leur énergie à faire le bien, chacune dans sa sphère d’opération.

Cependant dans cette harmonie générale il y a une note discordante entre Saint—Martin d’Autun et Fontenay. En 1169, Saint-Martin d’Autun avait donné à l’église de Fontenay tout ce qu’il avait dans la métairie d’Estormer, avec les terres environnantes, plaines et forêts, les dépendances, pâturages et usages et tous ses droits de la Braine à la Seine ; en retour, les frères de Fontenay donneront à l’église