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SA VIE, SON ŒUVRE

tête me bourdonne aux oreilles. Quand je veux vaincre ce rhume obstiné, je ne le fais jamais qu’à mes dépens de Spartiate. Hier, à l’Artiste, je me suis trouvé mal…

Tu sais que je n’ai aucune inquiétude sur mon avenir, mais le présent m’ennuie, me tracasse ; je veux en sortir : je commence à me lier beaucoup trop intimement avec ma tante, qui demeure — ce qui la relève à mes yeux — dans la maison où Molière est mort.

… Sois tranquille, sitôt remis, je vais me mettre à courir : je cogne à la porte de toutes les feuilles à feuilletons. J’espère remonter à l’assaut de la Presse. Diable, le momentesl critique, et j’ai besoin d’autre chose que de la fumée de la réputation, — je dis cela à cause de ma signature dans l’Artiste, qui commence à faire son petit effet. J’écris tout à l’heure à notre ami Cuvillier pour qu’il me bisse dans les Débats, si c’est possible. Mais à qui ne vais-je pas écrire, Seigneur ? — Et Anténor Joly, qu’on me l’apporte !

Gare aux refus et aux lettres restées sans réponse, mais si, dans quinze jours, je n’ai pas de quoi boire, manger et me déguiser en Turc, tant pis, mais je me flanque dans le Charivari et je cogne. Que veux-tu ? Espérons pourtant que je serai heureux dans mes démarches nobles. Cette fois, cela ne dépendra pas de mon activité.

Agnès de Méranie n’est pas imprimée, je l’ai demandée en vain. C’est une chute énorme. Les vers en sont d’une platitude désespérante ; dans un mois, la pièce ne se jouera plus à l’Odéon. Deligny, qui est enchanté de nos deux parodies, s’est mis en quatre pour décider un théâtre à parodier cette pièce ; il n’a pu réussir.

… Viens, accours, et nous remuerons cette ville béotienne.

Samedi 9 janvier 1847. — Visite à l’Époque. Ma revue de