Page:Monselet - Charles Monselet, sa vie, son œuvre, 1892.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
103
SA VIE, SON ŒUVRE

— J’ai poussé une visite à Émile de Girardio qui m’a rendu mon feuilleton sur Auriol, le trouvant trop léger (historique) et qui continue à me promettre de faire passer le plus tôt possible ma Bouteille vide. Mon article intitulé le Château des Fleurs a paru dans le Corsaire en feuilleton, non signé. Je ne l’ai pas vu, c’est Anténor Joly qui me l’a dit en me promettant de l’argent pour dimanche…


Lundi. — Le milord Pil-Grimm, qui signe le Monde parisien de l’Artiste, et qui cherche à imiter mes tournures de phrases, est un mélange d’Arsène Houssaye et de moi. — La suite de Manon Lescaut provient d’un bouquin d’Amsterdam ou de La Haye, à moins qu’il ne soit de Cologne. Ceci est authentique…


Vendredi. — On m’a dit que c’avait été hier la fête de Juillet. Je fais une revue pour l’Artiste. Pauvre Houssaye ! Je n’ose supporter sa vue à cause du drame Pompadour. C’est un remords vivant. Hélas !


Samedi, fin juillet. — Fin juillet, entends-tu cela ? — Tu vois quelle est mon existence parisienne, mon pauvre ami, remplie de haut et de bas. — Pour Dieu, je te supplie de ne pas l’envier : sois calme au sein de ta famille, dans la ville de Bègles, avec tes sœurs et tes fleurs ; sarcle tes plates-bandes et communie entre les bras du père D**¨. Là est le bonheur.


Mardi, 3 août. — En compulsant des bouquins, je découvre que la rue Saint-André-des-Arts a été habitée non seulement par toi, mais encore par le célèbre voleur Cartouche. Je pousse une visite à la Revue des Deux Mondes, histoire de causer avec Buloz et je promets de lui faire un article. L’article Revue des Deux Mondes et les comédies pour le Théâtre-Français sont mes deux dadas affectionnés.


Mercredi. — Je fricote quelques pages du drame Pompadour que je communique à Joël et qui le pétrifient de stupéfaction par leur échevèlement titanique et presque Robespierrain.